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Perdido Street Station, tome 1 - China Miéville
Nouvelle-Crobuzon, une métropole tentaculaire, polluée, démentielle, au cœur d'un monde insensé. Humains et hybrides mécaniques y côtoient les créatures les plus exotiques à l'ombre des cheminées d'usine, des fabriques et des fonderies.
Depuis plus de mille ans, le Parlement et son impitoyable milice règnent sur une population de travailleurs et d'artistes, d'espions, de magiciens, de dealeurs et de prostituées.
Mais soudain un étranger, un homme-oiseau, arrive en ville avec une bourse pleine d'or et un rêve semble-t-il inaccessible : celui de retrouver ses ailes...
Alors que la pire des abominations, des êtres qui manipulent l'inconscient, est lâchée sur Nouvelle-Crobuzon.
J'ai découvert ce livre par hasard dans les rayons de la bibliothèque, et la couverture comme la quatrième m'ont tout de suite donné envie. Quant à l'auteur, j'en avais vaguement entendu parler, mais sans plus.Le monde créé par Miéville est très dense, complexe, va bien au-delà de la ville de Nouvelle-Crobuzon, a son histoire... En bref, c'est vraiment une création comme je les aime, réaliste malgré sa nature imaginaire. Ce monde, ou tout du moins Nouvelle-Crobuzon, est véritablement steampunk : de la vapeur, de l'industrie, des machines de métal et de verre, certes, mais aussi une violence sociale omniprésente, des pauvres très pauvres et des riches très riches, de l'exclusion, de la révolte, du désespoir, de la contestation... Un monde fortement inégalitaire, qui bouge, qui s'agite, mais qui ne change pas tant que cela (Il faut que tout change pour que rien ne change).
Un des meilleurs exemple de cette violence est certainement les Recréés : ce sont des humains qui ont été condamnés par la justice de Nouvelle-Crobuzon. En plus de leur peine de prison, ils ont été modifiés, on leur a ajouté/enlevé/modifié des membres ou des parties de leur corps par la science et la technique, ce qui en fait des êtres mi-homme mi-machine, marqués à jamais par ce qu'ils ont pu faire, la lie de la société.
Dans ce monde, nous suivons deux personnages principaux : Isaac Dan der Grimnebulin, un scientifique humain pour le moins iconoclaste, dont les recherches ne sont pas vraiment approuvées par l'Université et qui suit toujours ses obsessions, et Lin, son amante, une Khepri (une race dont les femmes ont un corps semblable à celui des humaines, mais une tête de scarabée), artiste. L'homme-oiseau, un Garuda, n'apparaît qu'en filigrane, même s'il est le déclencheur de tous les évènements qui vont secouer Nouvelle-Crobuzon. L'auteur s'attache également de temps en temps à d'autres personnages, mais toujours pour de bonnes raisons.
Car c'est une autre caractéristique de ce roman : toutes les informations données sont importantes, quelques insignifiantes qu'elles puissent paraître au premier abord. Cela demande certes une grande concentration au cours de la lecture, mais n'en apporte je trouve que plus de plaisir, car c'est vraiment comme un grand puzzle, et à nous de remettre les pièces à leur place.
La langue de l'auteur est riche, recherchée, fluide, mais aussi emprunte d'argot, d'expressions populaires. Elle est aussi énorme, grouillante, vivante que Nouvelle-Crobuzon et participe énormément de la réalité de la ville, de l'impression qu'elle laisse à la lecture.
La carte de la ville au début du livre est vraiment une bonne idée car c'est une cité tentaculaire, complexe, avec ses très nombreux quartiers, pauvres, misérables, opulents... et pouvoir ainsi s'y repérer n'est pas un luxe.
Par contre, mon seul regret est qu'il s'agisse du premier tome du série, car si l'histoire est géniale, elle ne fait que commencer quand ce livre se termine, et je ne suis pas sûre que la bibliothèque de ma ville ait tout la série (4 tomes).
Tags : Steampunk, China Miéville, Dark fantasy
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Commentaires
1petitepomMercredi 10 Septembre 2014 à 12:00j'avais beaucoup aimé ce livre, je dis tjrs qu'il fait que je les relise, puis j'en trouve jamais le tempsRépondre
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