-
Vampyrrhic - Simon Clark
Nichée au cœur des collines pourpres du Yorkshire, Leppington est l'un de ces petites bourgades bien tranquilles où la vie s'écoule sans histoires.
Pourtant, sous les ruelles, s'éveillent de terrifiantes créatures. Une ancienne colère les anime, qui a tourné à l'obsession à travers les siècles.
Et elles partagent une faim dévorante. Une faim insatiable. Car elles sont les nosferatu. Des créatures douées du pouvoir de drainer votre volonté et de briser vos résistances.
Tant et si bien que c'est avec joie que vous vous abandonnerez à leurs baisers. Et leurs crocs acérés vous déchireront la gorge...Voilà encore un livre que j'avais commencé, à plusieurs reprises, mais que je n'avais jamais terminé parce que l'auteur réussissait très bien, voire trop bien, à faire monter la tension jusqu'à un point insoutenable. Le challenge a donc de nouveau été l'occasion pour moi de le ressortir et de le terminer.
David Leppington revient dans la petite ville qui l'a vu naître et à laquelle sa famille a donné son nom, non pour s'installer, mais pour voir son grand-oncle, et peut-être le médecin de village qui lui propose de reprendre sa place. Face à lui, trois autres personnages principaux : Electra Charmwood, propriétaire de l'Hôtel de la Gare où il s'installe, Bernice Mocardy, qui travaille dans une ferme de sangsues et habite à l'hôtel, et Jack Black, un mec venu de nulle part, tatoué, voleur, bagarreur, qui entend des voix et a des visions. Tous se retrouvent pris dans le tourbillon de violence et de sang qui s'abat sur Leppington, même s'ils en restent à première vue assez éloignés et que la compréhension est lente, voire s'étale jusque dans les derniers chapitres. Ils sont rejoints par un cinquième personnage, Maximilian Hart, un trisomique souffre-douleur de son père et des connards de la ville. Ces cinq personnages se révèlent être des archétypes, mais très bien utilisés, et qui réservent un certain nombre de surprises (pour ceux qui connaissent, cela m'a un peu rappelé le film de Joss Whedon La cabane dans les bois). S'y ajoute un certain nombre d'autres personnages, tous bien croqués et avec ce qu'il faut de profondeur, même quand ils apparaissent rapidement.
La vision du vampire que Clark offre change de ce que l'on voit d'habitude : leur origine est à mon sens inédite, on oublie les conneries répulsives (crucifix, ail, rose, etc.), ce sont de vrais animaux assoiffés de sang, brutaux, sans finesse, sans séduction. Les tuer est plus que difficile, voire presque impossible, et il faut faire des pieds et des mains pour y parvenir. D'ailleurs, ces vampires sont si particuliers que les héros hésitent à les appeler ainsi, conscients qu'ils ne correspondent pas au mythe habituel. C'est une présentation des choses qui me plait, loin des niaiseries dégoulinantes qu'on peut lire ces derniers temps sur les vampires, surtout pour moi qui aie été biberonnée à Dracula.
À propos de Dracula, Clark fait beaucoup d'allusions à ce roman, ce qui est un plaisir pour celui qui le connaît bien et permet de donner une filiation à son texte tout en trahissant apparemment les idées de Stoker ; mais en apparence seulement, car en réalité il s'en rapproche sur de nombreux points. C'est juste une version plus moderne de la traque entre proies et chasseurs, l'identité de chacun alternant au fur et à mesure de l'histoire, avec autant de froideur, de barbarie et d'horreur.
Et ce livre est bien un livre d'horreur, Clark sait planter son ambiance, faire monter la tension, à tel point que j'ai abandonné ce livre à plusieurs reprises car je savais que les personnages allaient faire des conneries et que je ne voulais pas voir ça. Mais il n'y a pas de bon livre d'horreur sans personnages qui tombent dans le panneau et tendent le bâton pour se faire battre. Et Clark utilise toutes les ficelles pour faire peur au lecteur, l'ambiance, les retournements de situation, les descriptions difficilement soutenables... Tout y passe, et passe très bien.
En définitive, je suis vraiment ravie d'avoir enfin terminé ce livre qui attendant dans ma PàL depuis facilement 7 ans et d'avoir pu trembler plusieurs nuits avec les héros.
Tags : Simon Clark, Horreur
-
Commentaires
Oui, je suis toujours impressionnée quand je lis un livre qui parvient à m'angoisser. C'est un peu comme de la magie, et j'aimerais réussir à provoquer les mêmes réactions si j'essayais d'écrire ce genre d'histoires.
Dracula n'a pas eu le même effet sur moi :(
Qu'est-ce que tu donnes envie de découvrir ce roman :) Enfin du vrai vampire assoiffé de sang ^^
Dracula est un vieux livre, les codes, les attentes ne sont plus les mêmes désormais. Il faut réussir à se transporter dans le passé pour vraiment l'apprécier.
Mais oui, ces vampires-là sont bien horribles comme il faut :p Et si c'est un style qui te plait, je pense que le livre que je viens de finir, Dans les veines, te plaira aussi !
Ajouter un commentaire
Hmmm ! Je suis alléchée par cette lecture ! je ne connaissais pas du tout l'auteur ni le livre et c'est un manque que je compte bien combler d'abord parce que j'aime beaucoup la littérature vampirique (comme toi Dracula m'a bercé, mais aussi Le Fanu. Et même si des libertés ont été prises ces dernières années sur le thème du vampire, cela ne me dérangent pas, j'arrive à apprécier leur simplicité) mais aussi les livres qui parviennent à faire monter une véritable angoisse. Réussir à provoquer un sentiment tel que la peur à travers un roman, je trouve ça fort !
Merci pour la découverte !!