• Notre-Dame-aux-Écailles - Mélanie Fazi

    Notre-Dame-aux-Écailles - Mélanie Fazi

     

    Saviez-vous qu'à Venise, qui vole des soupirs encourt la vengeance de la ville ? Connaissez-vous vos plus sensuelles métamorphoses, lorsque vous êtes loup, lorsque vous devenez lionne ? Avez-vous déjà pris un fleuve pour amant ?

    Partez à la découverte des troubles secrets de l'âme et des lieux les plus hantés : une villa qui palpite de vies enfuies, l'océan dont certains ne reviennent plus tout à fait humains, ou encore ce train de nuit qu'empruntent ceux qui cherchent l'oubli...

    Mais attention : de ces voyages intimes et inquiétants, on ne rentre pas indemne.

    Après avoir lu Serpentine de la même auteure, je voulais vraiment lire son autre recueil de nouvelles pour retrouver son atmosphère particulière, son intimité, son désespoir, son flirt avec tout se qui se cache dans le noir et dans nos cœurs.

    Comme pour le précédent recueil, je vais d'abord parler de chaque nouvelle, avant de faire un résumé plus large de mon ressenti.

    La cité travestie : Une nouvelle dont on ne comprend que tardivement les tenants et les aboutissants, mais à l'ambiance mystérieuse et envoûtante, sur laquelle le danger plne. Cela s'accorde très bien avec la Venise fantasmée que l'on peut rêver, celle des Doges et du Carnaval.

    En forme de dragon : Quand une petite fille reprend le flambeau de son père, grâce au pouvoir de l'imagination et à l'aide de la musique. L'idée est certes enfantine, mais elle fait rêver, ou elle m'a fait rêver, car je trouve magnifique de continuer de pouvoir faire vivre ses rêves d'enfants envers et contre tout.

    Langage de la peau : Ma déception de ce recueil. Une histoire de loup-garou et de cul, même si bien sûr Mélanie Fazi aborde ça sous l'angle des sensations.Trop facile, trop déjà vu.

    Le train de la nuit : Que fait cette fille sur un quai de gare à 3 heures du matin ? Elle attent un train, le train de l'oubli, celui qui permet de fuir, tout ou n'importe quoi. Mais est-on bien sûr de soi ? Et si on regrettait ? C'est une nouvelle très triste, mélancolique, tirant vers le désespoir, mais que j'ai aussi trouvée porteuse d'espoir.

    Les cinq soirs du lion : L'heure est venue d'avoir accès à ses pouvoirs, à la magie qui sommeil au fond de soi, mais elle ne vient pas d'elle-même, il faut aller la chercher, la reconnaître, la nommer. Un travail d'introspection, le retour sur soi et sur son passé pour découvrir ses fêlures, les secrets qu'on se tait, et se découvrir vraiment.

    La danse au bord du fleuve : L'histoire d'une rencontre entre une femme et la puissance de la nature. La nouvelle est belle, l'écriture fluide, mais j'ai moins été touchée, comme si quelque chose n'était pas passé jusqu'à moi. Je le regrette.

    Villa Rosalie : Quand on dit d'une maison qu'elle est vivante, on prend rarement l'expression au pied de la lettre. C'est pourtant le cas ici, mais on ne trouve dans ce récit aucun malaise, aucune horreur. Juste le souffle de vie qui palpite dans cette villa Rosalie.

    Le nœud cajun : La moiteur du sud des États-Unis, les petites villes paumées où tout le monde se connait et se surveille. Saupoudrez d'un mari jaloux, peut-être fou, et d'un peu de vaudou, et vous obtenez une histoire lourde, entre l'horreur et l'impossible, dont on n'aura pas le dernier mot.

    Notre-Dame-aux-Écailles : Comment échapper à la douleur qui ne nous lâche pas, qui nous transperce chaque jour un peu plus ? À chacun sa défense, mais certaines sont plus fortes et plus définitives que d'autres. Et comment ne pas regretter un choix aussi radical ?

    Mardi Gras : Une autre ville, une autre ambiance, une autre forme de désespoir. On arpente cette fois les rue de la Nouvelle Orléans après le passage de Katrina, tandis que la ville s'enivre de fête et que les stigmates de l'ouragan la hantent toujours. Le passé et le futur, la mémoire et l'espoir se mêlent à leur manière.

    Noces d'écume : Tous ceux qui vivent grâce à elle le savent, la mer est une amante exigeante. Mais que faire lorsqu'elle vous rend votre homme, mais changé, indifférent, habité uniquement de l'envie de la retrouver ? Un combat contre l'habitude, contre le silence.

    Fantôme d'épingles : Quand la peur de souffrir fait trouver un substitut, et au final fait perdre à l'humain ses sentiments. Comment combattre ce vide, cette perte d'humanité, pour redevenir entier ?

    J'ai retrouvé dans ce recueil la même atmosphère, les mêmes traits distinctifs que dans Serpentine : pratiquement toutes les nouvelles sont à la première personne, il y a bien plus de réflexions et de ressenti que d'action, mais je l'ai trouvé globalement plus combatif, moins sombre et plus mystique. Le changement n'a pas été déplaisant car la plume de Mélanie Fazi est toujours aussi belle, et ses histoires toujours aussi originales. Elle sait vraiment partir des petits riens de tous les jours pour développer son imagination, ses histoires, et en faire des moments intenses et intimes.

    Encore une très bonne lecture.

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  • Commentaires

    1
    Ly
    Jeudi 24 Juillet 2014 à 12:00
    Ca a l'air vraiment bien ce recueil ! Il m'intrigue en tout cas ! Sinon je viens de découvrir ton blog grâce à LA et c'est ton 2ème avis que je lis. J'adore ta façon de t'exprimer, et tu as l'air de lire des choses qui pourraient m'intéresser ;)
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