• Bloodsilver - Wayne Barrow

    Bloodsilver - Wayne Barrow

     

    1691 : un bateau transportant de mystérieux passagers aborde la côte est du continent nord-américain. Les vampires viennent de débarquer de la vieille Europe. Ils forment bien le Convoi, longue colonne de chariots recouverts de plaques de plomb, et se lancent à la conquête de l'Ouest, anticipant le trajet fu chemin de fer dans une lente et implacable progression...

    1692 : à Salem, une poignée d'hommes impitoyables fonde la Confrérie des Chasseurs, bien décidés à stopper l'avancée du Convoi et à en découdre avec les créatures des ténèbres.

    De Fort Alamo aux territoires sioux, de Wounded Knee à Silver City, les hommes du Nouveau Monde, Billy le Kid, les frères Dalton ou encore Doc Holliday mêlent le sang à l'argent, luttant sans merci contre les vampires, ou formant avec eux d'improbables alliances...

    Cela faisait déjà un petit moment que j'avais vu passer ce livre, et il m'attirait fortement : j'aime beaucoup les bonnes histoires de vampires, et celle-ci avait l'air de tenir largement mieux la route que presque tout ce que l'on peut voir sur le sujet actuellement, sans compter le cadre de l'histoire, l'Ouest ! Quand je l'ai trouvé en médiathèque, je n'ai donc pas hésité longtemps.

    L'histoire se présente sous la forme de chapitres très distincts les uns des autres, sur une durée étalée entre 1691 et 1917 ; plutôt que de suivre des personnages précis et une histoire linéaire, on assiste donc à une évolution au long court, à l'avancée du Convoi et aux réactions des humains face aux vampires. Ce sont donc plutôt des instantanés, des tranches de vie. C'est un principe que j'ai beaucoup aimé car il permet de balayer beaucoup de territoires, de nombreuses époques, et d'avoir le ressenti de très nombreuses personnes face aux vampires (appelés « broucolaques », ou « Brookes »). Je pense que pour parler d'une telle épopée, surtout si longue (au moins pour une vie humaine), c'était la meilleure chose à faire. D'autant plus que le but du roman est au départ assez flou, et qu'il faut un certain temps pour comprendre que les Brookes cherchent à se faire accepter par les humains, à se faire une place dans ce nouveau pays, et à s'installer sur des terres, comme n'importe quel bon Américain. On les voit d'ailleurs assez peu tout au long de ces chapitres car l'auteur s'est plus attaché à décrire les réactions des humains face à eux, l'opposition, le combat, l'indifférence ou l'acceptation.

    Concernant le cadre, je l'ai trouvé assez jouissif. Tout commence donc en 1691, dans un territoire puritain encore sous domination anglaise, avec le poids de la religion et la terreur inspirée par les nouveaux venus démoniaques, On évacue ensuite la période de la guerre d'Indépendance en faisant un tour en Nouvelle-France, qui doit également faire face à la présence des Brookes. Après ça, l'auteur prend vraiment le temps de développer son histoire au XIX° siècle, dans les territoires de l'Ouest, avec toute la mythologie qui l'accompagne, et on y est transporté. On croise tous les grands noms (Mark Twain, Billy le Kid, règlement de comptes à OK Corral, les frères Dalton et l'attaque des banques de Coffeyville, le massacre de Wounded Knee, la guerre mexicano-américaine, etc.). Cela demande une certaine connaissance de l'histoire américaine, mais c'est vraiment un grand plaisir à lire. Bien évidemment, l'histoire américaine est modifiée par la présence des Brookes, et la guerre de Sécession n'a par exemple pas lieu, remplacée par un début de guerre civile après l'assassinat de Lincoln car celui-ci était favorable à la création d'un État Brooke. En plus de ça, presque tous les grands noms croisés font partie de la Confrérie, et passent une grande partie de leur à chasser et tuer les Brookes.

    En ce qui concerne ces derniers, Wayne Barrow en a fait de rais vampires à l'ancienne : originaires d'Europe de l'Est, organisés en clans avec un chef suprême auquel tous doivent obéir, suceurs de sang, craignant la lumière du soleil et l'argent (mais pas l'ail), terriblement forts et dangereux. Il ne fait pas bon être sur leur chemin. Leur seule crainte, en dehors de celle de l'argent, est la tuberculose. La question de l'argent est en plus très bien traitée, car Barrow fait des Brookes et de leur chef des spéculateurs avisés, qui se déplacent de mine d'argent en mine d'argent afin d'acheter le précieux métal et d'éviter qu'il ne circule sur le marché, ce qui représenterait un danger à leur établissement durable aux États-Unis.

    En bref, c'est un roman très bien construit, avec beaucoup d'imagination et une belle plume. Petit bonus, une carte au début du livre présente l'avancée du Convoi vers l'Ouest, tandis qu'à la fin une chronologie permet de bien s'y retrouver.

    Et l'auteur est tout aussi fictif que son histoire, car il s'agit en réalité de deux auteurs français, Johan Heliot et Xavier Mauméjean.

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