• Anansi boys - Neil Gaiman

    Anansi boys - Neil Gaiman

     

    Comptable londonien sans envergure et sans histoires, Gros Charlie Nancy ne se distingue de la majorité de ses concitoyens que par une timidité maladive et une peur du ridicule qui confine à la paranoïa. Ah ! et accessoirement, il est le fils du dieu Anansi.

    Le problème, c'est que c'est son frangin, Mygale, qui a hérité des pouvoirs paternels. À l'aide en toute circonstance, doté d'un charme irrésistible, d'un bagout insolent, d'un mépris éhonté pour toute considération morale... tout l'inverse de Gros Charlie, qui a dû se contenter, lui, du sens des responsabilités et d'un goût pathologique pour le conformisme.

    Aussi, le jour où Mygale débarque dans sa vie pathétique, bien décidé à y mettre un peu de piment, ses ennuis ne font que commencer...

    Puisque j'avais adoré American gods du même auteur (à tel point que je le relis régulièrement), j'ai eu envie de lire ce livre, qui n'est pas vraiment une suite mais plutôt un prolongement de l'univers développé, une variation sur le même thème.

    Dès le premier chapitre (et même dès le titre du chapitre), on retrouve immédiatement l'univers de Neil Gaiman, son style d'écriture, ses idées (anglaises), sa vision des choses un peu tordue, et quand on aime c'est vraiment très plaisant, comme de retrouver un ami avec lequel on se sent bien. D'ailleurs, tout le livre porte vraiment la patte de l'auteur, il n'y a aucun doute à avoir sur le sujet. De la même façon, l'intrigue démarre très rapidement et se poursuit sur un rythme soutenu (un peu comme Gros Charlie et ses allers-retours au-dessus de l'Atlantique), tout en laissant la place à des moments d'introspection et de réflexion aux personnages. Par contre, à la différence des autres romans de Gaiman que j'ai lu, on suit cette fois de nombreux personnages (six ou sept), qui peuvent sembler n'avoir pas grand chose en commun mais qui sont inextricablement liés, comme pris dans une toile d'araignée.

    Car il faut évoquer Anansi pour bien comprendre le roman : Anansi est un personnage des légendes d'Afrique de l'ouest, l'homme et l'araignée qui détient toutes les histoires jamais racontées et qu'on racontera jamais, le plus grand farceur qui soit. Il apparaît pour la première fois dans American gods, et il occupe ici une place centrale, puisque c'est sa mort qui va bouleverser la vie de Gros Charlie, bien plus que l'irruption dans la vie de celui-ci de son frère Mygal.

    Par rapport à American godsAnasi boys ne m'a pas fait autant réfléchir ; il est peut-être un peu trop simple pour cela, à savoir que même si Gaiman construit son histoire comme le ferait Anansi, en tissant sa toile, en amenant des personnages variés à se réunir pour le dénouement, les motivations des personnages autres que les deux frères sont clairement présentées et sont claires, évidentes (à telle point que j'ai deviné la double identité d'un personnage crucial très rapidement). Pas de dissimulation, pas d'esprit retors. C'est parfois un peu dommage car j'aurais aimé plus de complexité, mais cela n'enlève rien à l'histoire qui reste vraiment très agréable. La fin amène toutefois une réflexion assez sympathique sur l'identité et ce qui différencie une personne d'une autre, ce qui nous rend unique.Par contre, chose étonnante, il m'a beaucoup plus fait penser à Neverwhere qu'à American gods, peut-être en raison du cadre (Londres), ou de la volonté manifeste et les efforts de Gors Charlie pour retrouver une vie normale.

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