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Mon blog de chroniques littéraires. Je lis principalement de la SF, mais aussi de la fantasy, du fantastique, et parfois des romans plus variés. Mes chroniques aborderont donc avant tout ces genres littéraires, mais aussi des salons sur c

Le meilleurs des mondes - Aldous Huxley

Ce roman est un des grands classiques de la dystopie, et je l'avais commencé il y a déjà longtemps. Toutefois, je ne sais plus pourquoi, j'avais fini par abandonner ma lecture. Mais, puisque j'ai envie de parfaire ma culture SF, je l'ai enfin repris.

Le roman s'ouvre sur une visite du Centre d'Incubation et de Conditionnement de Londres-Central, alors que le directeur présente aux nouveaux étudiants le fonctionnement des lieux en leur montrant l'organisation et leurs activités des divers services. Cela permet à l'auteur de nous présenter d'emblée son monde de façon simple et rapide, même si cela n'évite pas un certain didactisme qui peut sembler artificiel, mais qui n'en reste pas moins efficace. On découvre alors un monde dans lequel la reproduction n'a plus rien de biologique, mais est entièrement gérée de façon industrielle, et que les embryons, fœtus et jeunes enfants sont conditionnés afin de se satisfaire totalement de l'avenir qui leur est destiné. En plus de ça, on constate à tel point cette société est choquée par les notions de « père » et surtout de « mère », ainsi qu'à toutes les notions biologiques dans la procréation. Dans ce cadre, nous suivons deux employés du Centre d'Incubation et de Conditionnement de Londres-Central, un homme qui ne se sent pas à sa place car son physique n'est pas celui de sa caste, Bernard, et une jeune femme que le premier cherche à impressionner, Lenina. Pour se faire, il l'emmène dans une réserve de sauvages du Nouveau Mexique, un endroit où la technique n'est pas autorisée, où les humains se reproduisent à l'ancienne, où il n'y a pas de soma pour se sentir bien dans sa peau. Mais là, ils vont rencontrer une londonienne qui s'est perdue dans la réserve des années auparavant, Linda, ainsi que son fils, John, né de façon naturelle et conçu avec l'actuel directeur du Centre d'Incubation et de Conditionnement de Londres-Central. Et c'est en décidant de les sauver, de les ramener à la civilisation (et pour Bernard de les utiliser pour se faire valoir), que l'action du roman va vraiment commencer à mes yeux.

Ce roman est une critique féroce du monde de l'époque d'Aldous Huxley, et même si je ne souscris pas à sa vision de l'évolution de la société, des façons dont on parviendra à ce qu'il présente dans son texte, j'aime particulièrement certains des points sur lesquels il appuie particulièrement.

Ce qui m'a le plus marquée, au-delà de la modification de la reproduction et de la sexualité, c'est l'injonction de consommation, qui diffuse dans tous les aspects de la vie, et particulièrement dans les loisirs, qui doivent toujours se faire grâce à divers accessoires, les plus sophistiqués possibles. Dans le même ordre d'idée, personne ne va songer à réparer un vêtement abîmé, ou quelque objet que ce soit usé ; à la place, on se contente de remplacer. Sachant que ce livre a été écrit en 1932, on a une dénonciation très claire de ce qui va se produire de façon généralisée quelques années plus tard.

J'ai un problème dans la représentation de la sexualité que donne Huxley, car si celle de sa société civilisée peut par moment sembler assez proche des injonctions actuelles sur la multiplication des partenaires, du libertinage assumé, tout en conservant un sexisme prononcé, je ne m'y retrouve absolument pas. Et, à l'opposé, John se comporte comme beaucoup d'hommes de l'époque à laquelle le livre a été écrit, ce qui fait que je suis encore en porte à faux. Il n'empêche que l'analyse des réactions de Lenina comme de John est très solide d'un point de vue sociologique, et l'évolution, ou la non-évolution, du point de vue des personnages est également très bien traitée.

Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce livre qui est très riche, mais je ne m'en sens pas vraiment capable. En tout cas, j'ai vraiment aimé cette lecture, et la fin, aussi bien celle de Bernard que celle de John, est juste magnifique !

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