• Les scarifiés - China Miéville

    Les scarifiés - China Miéville

     

    Jeune traductrice de langues oubliées, Bellis fuit Nouvelle-Crobuzon à bord du Terpsichoria en route vers l’île Nova Esperium. Arraisonné par des pirates, le navire est conduit vers Armada, improbable assemblage de centaines de bateaux hétéroclites constitués en cité franche. Bellis y rencontrera bientôt les deux seigneurs scarifiés d’Armada, les Amants, ainsi qu’Uther Dol, mercenaire aux pouvoirs surhumains. Un trio qui poursuit sans relâche une quête dévorante, la recherche d’un lieu légendaire. Sollicitée pour ses talents de linguiste, Bellis commence alors un périple aux confins du monde.

    Pour ceux qui lisent mon blog, ce n’est pas une nouvelle que je suis totalement fan de China Miéville depuis le premier livre de lui que j’ai lu, et que cela a été confirmé à chaque lecture. Aussi ai-je décidé de revenir à Nouvelle-Crobuzon et Bas-Lag avec ce roman, qui, même s’il n’est pas vraiment une suite de Perdido street station, en est une prolongation.

    Cette histoire est donc cette de Bellis Frédevin, linguiste crobuzonaise, qui décide de fuir sa ville quand elle se rend compte de la disparition d’un ancien amant, Isaac Den Grimnebulin, le scientifique de Perdido street station, ainsi que d’un certain nombre de ses amis ; craignant de disparaître à son tour, elle préfère prendre les devants en quittant la ville. Ayant obtenu une mission en rapport avec ses compétences, elle parvient à embarquer sur un navire à destination de Nova Esperium, une colonie crobuzonaise qui lui permettra de commencer une nouvelle vie. Mais l’abordage du Terpsichoria par un navire d’Armada fait échouer ses plans, et Bellis, qui avait toujours envisagé de retourner chez elle au bout de quelques années, vit très mal cette capture qui l’oblige à rester sur Armada jusqu’à sa mort. Refusant de tout son être de faire partie d’Armada, elle tente alors tout ce qu’elle peut pour s’en échapper, tout en étant bien obligée de s’y adapter.

    Contrairement à Perdido street station, l’action est ici plus concentrée sur quelques personnages, au premier rang desquels Bellis, qui est également narratrice à travers la lettre qu’elle écrit à un ami de Nouvelle-Crobuzon. De ce fait, on suit le récit avant tout par ses yeux, avec ses sentiments, ses ressentiments, et ses connaissances. Cela n’empêche pas Miéville de parfaitement bien développer ses autres personnages principaux, et de ne pas négliger les personnages secondaires qui ne sont pas de simples figurants. Parmi tous, les plus importants sont les Amants, Uther Dol et Silas Fennec, bien que les premiers soient les plus charismatiques. À partir du moment où le Terpsichoria est capturé, l’action est aussi beaucoup plus limitée géographiquement, car Armada est plus petite que Nouvelle-Crobuzon et que l’histoire n’en explore réellement que deux ou trois endroits, même si elle est aussi vivante que la ville l’est dans Perdido street station. En plus de ça, Armada n’est pas une entité politique unifiée, mais est divisée en quartiers hérités de l’histoire de la flotte pirate, et seuls deux de ces quartiers pèsent réellement dans l’histoire, même si les autres apparaissent.

    Pour ce qui est de la construction d’Armada ainsi que des divers lieux rencontrés, Miéville fait toujours preuve d’une imagination aussi débordante et débridée. Les nombreuses races vivant à Nouvelle-Crobuzon sont toujours là, mais d’autres font aussi leur apparition, Armada étant une accrétion de tout l’univers de Bas-Lag. Ce foisonnement fait vraiment partie de l’identité de cette série de romans, et c’est toujours un plaisir de le retrouver, d’autant qu’il s’enrichit et se complexifie à chaque fois, sans que cela ne devienne lourd ou difficilement compréhensible.

    De même, l’intrigue du roman, bien que complexe, se révèle clairement au fur et à mesure que le lecteur prend connaissance de ses tenants et de ses aboutissants. Ce qui est très agréable, c’est que Miéville ne ménage pas les surprises et les retournements de situations, mais ceux-ci ne sont jamais forcés ou artificiels ; au contraire, ils sont tout à fait évidents une fois dévoilés. Autre point très sympa à mes yeux, c’est que l’auteur se permet de laisser planer le doute sur certains points à la fois accessoires et essentiels du déroulement de l’intrigue, grâce à quoi le lecteur peut se forger sa propre opinion.

    Voilà de nouveau un roman de China Miéville que j’ai adoré, toujours aussi riche, complexe et jouissif. La plupart de ses romans sont déjà dans ma PàL ou ma WL, et j’ai hâte de retrouver sa plume envoutante.

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 10 Février 2016 à 11:44

    C'est vrai que ce n'est pas la première fois que tu me tentes avec cet auteur, et encore une fois tu fais mouche avec ce titre-là ! Voilà donc un nouveau China Miéville qui entre dans ma liste d'envies, merci :)

      • Mercredi 17 Février 2016 à 21:09

        Si je peux aller plus loin, je te dirais même de lire tous les livres de China Miéville winktongue (Même ses livres jeunesse m'intéressent, moi qui n'aime pas du tout ça, c'est pour dire !)

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