• Les derniers hommes - Pierre Bordage

    Les derniers hommes - Pierre Bordage

     

    Le futur proche, après la troisième guerre mondiale. Dans une Europe dévastée par les pollutions chimiques, nucléaires et génétiques, les rares ressources intactes sont partagées par des tribus nomades qui ont pris chacune en charge l'exploitation d'une denrée spécifique. Solman le boiteux, du peuple aquariote - qui découvre et contrôle les sources d'eau -, possède le don de clairvoyance : infaillible juge des âmes, cet atout le confine aussi à l'écart de tous, qui se méfient de son talent. Seuls Raïma, la guérisseuse, puis la mystérieuse Kadija et un vieux scientifique de l'ancien monde vont l'accompagner dans sa quête pour échapper à l'apocalypse qui semble menacer les derniers hommes...

    Pierre Bordage explique qu'il s'est inspiré de l'Apocalypse selon saint Jean pour écrire ce livre, et cette inspiration est évidente tout au long de l'histoire qui est rythmée par l'évocation des trompettes du Jugement dernier. Cela rajoute une note dramatique à une situation déjà très tendue puisque l'Europe, et très certainement le reste du monde, a été dévastée par la Troisième guerre mondiale.

    Dans ce monde post-apocalyptique, les hommes tentent de survivre grâce à leur séparation en peuples et à la spécialisation de chacun de ces peuples. L'histoire s'attache aux pas de Solman, le donneur, ou clairvoyant, du peuple aquariote : sa jambe mal-formée le coupe du reste du peuple, mais son don lui permet d'aider les membres du conseil aquariote à distinguer les sentiments et les intentions de leurs interlocuteurs. Sa rencontre intime avec la guérisseuse du peuple, Raïma, condamnée à brève échéance par la transgénose, va modifier sa vision du monde, lui donner du recul sur ses actes et ceux de ses proches. Cette prise de conscience a lieu en même temps qu'une recrudescence des dangers menaçant les peuples nomades, et les évènements s'emballent.

    Si la lecture de la quatrième de couverture me donnait envie, j'ai tout de suite tiqué sur le fait que les douze peuples de cette Europe détruite soient tous hyper-spécialisés. Si la spécialisation est effectivement utile pour la survie, une spécialisation trop poussée met tout le monde en danger, et dans un univers post-apo, j'ai trouvé cette situation assez étrange ; à se demander de quelle façon elle a pu subsister pendant apparemment plus d'un siècle. D'ailleurs, la situation ne tarde pas à se dégrader, et ce dès les premiers chapitres du livre, comme si les différents peuples européens avaient attendu tout ce temps pour constater son instabilité et s'en servir, ou la subir.

    Ce n'est qu'un point de détail, et si j'en avais conscience, ça ne m'a pas obnubilée pendant ma lecture. Par contre, j'ai trouvé que l'action était très longue à se mettre en place, que les 20 premiers chapitres étaient surtout là pour introduire l'histoire proprement dite et préparer le lecteur à l'idée que l'Apocalypse se déchaîne sur terre. Bien sûr, impossible de faire sans ces chapitres d'introduction, mais j'étais bien contente une fois que je suis entrée dans le vif du sujet. À part ça, la narration est agréable, menée à plusieurs voix, ne dévoilant que ce que les personnages savent. Cela permet d'appréhender l'histoire au même rythme que Solman, de suivre son cheminement intellectuel et de parvenir aux mêmes conclusions que lui à peu près en même temps. Ces révélations se poursuivent jusqu'à l'avant-dernier chapitre, ce qui est très agréable, et si la fin est prévisible au vu de tout ce qui a pu se passer auparavant, elle est logique et conserve une puissance évocatrice. Quant à ce que j'appellerais la morale du livre, je la trouve classique, mais bien amenée, et surtout bien présentée tout au long du roman, avec une vraie force, un véritable impact.

    Pour résumer, j'ai trouvé que ce livre mettait beaucoup de temps à démarrer, je commençais même à désespérer, jusqu'à ce tout s'emballe, que l'histoire commence vraiment pour ne plus laisser un instant de répit, et offrir une très bonne fin.

    Fahrenheit 451 - Ray Bradbury »

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