• Le cycle de Cybione - Ayerdhal

     

    Elle s'appelle Elyia et elle est parfaite, éternellement jeune. Elle est le dernier recours de son employeur, l'assureur Ender qui protège les constitutions de mille mondes, pour les missions suicide : elle renaît après chaque mort, identique mais privée d'une partie de sa mémoire.
    C'est un être unique et une arme de guerre, une cybione qui déjoue les machinations politiques interstellaires, mais qui sans cesse doit choisir entre son asservissement programmé et son goût pour la liberté...

    Franchement, je tiens à remercier Au diable vauvert qui édite désormais Ayerdhal, mais qui réédite également tous ses anciens romans, sous forme d'intégrale quand il s'agissait de plusieurs tomes. Aussi, quand j'ai vu ce livre-ci, quand bien même je ne le connaissais pas auparavant, j'ai sauté dessus !

    Le livre s'ouvre sur une préface d'Ayerdhal qui explique la genèse du premier tome du cycle, avançant qu'il s'agit d'une imposture, d'une façon de se jouer de son éditeur qui lui demandait les 3 S : sang, sexe et sueur ; qui s'est retournée contre lui. C'est plein d'humour et d'autodérision, comme souvent avec Ayerdhal, et ça met parfaitement dans l'ambiance pour les quatre histoires à suivre.

    Ce cycle suit donc Elyia, la seule cybione (CYbernetic BIologic clONE) qui soit au monde : grâce à une machine appelée Phénix, elle est clonée chaque fois qu'elle meurt et renaît âgée de 25 ans, dotée de ses souvenirs si elle les a fait engrammer dans la machine avant sa mort. De ce fait, si elle meurt en mission, avant d'avoir pu revenir au Phénix, elle n'en conserve aucun souvenir et repart avec une mémoire « vierge ». Elle appartient à l'entreprise Ender, la plus grosse compagnie d'assurance de ce secteur de la galaxie, et qui a la particularité d'assurer ce qui ne l'est d'ordinaire jamais : le climat, par exemple, mais surtout les constitutions ! Ender garantit la stabilité d'un régime politique, normalement démocratique, mais sans s'attacher aux personnes ; il s'agit de structures, d'institutions, de partis. Tout doit être bien huilé, fonctionner sans heurt. Et c'est là qu'Elyia intervient : si un problème survient, que le mécanisme est grippé, Ender l'envoie sur la planète pour identifier le problème et le résoudre. Mais la situation d'Elyia est loin d'être aussi évidente. En effet, le patron d'Ender, Saryll est son mari, jaloux, possessif, pervers, manipulateur, et plus que décati du haut de ses 110 ans (lui n'a jamais pu bénéficier de Phénix, la machine ayant été détruite par son inventeur juste après qu'il y ait programmé Elyia). Et parce qu'elle essaie pratiquement systématiquement de lui échapper (à part quand elle tient vraiment à conserver certains souvenirs), Saryll a mis en plus une unité spéciale, les Spads, chargée de l'éliminer à chaque fois qu'elle a accompli sa mission.

    Les quatre histoires du cycle se situent à chaque fois sur une planète différente, même si elles se situent à peu près toutes dans la même zone de la galaxie, et dans la même sphère d'influence, tandis que la situation géopolitique évolue au fur et à mesure du livre. La première histoire sert vraiment d'exposition, de présentation, en mettant en place les personnages principaux (Elyia et Saryll), expliquant le rôle d'Ender, décrivant la situation géopolitique de la zone ; on sent également très bien qu'elle a été écrite pour rire, qu'Ayerdhal ne la prenait pas vraiment au sérieux, mais la qualité du récit ne s'en ressent pas, ce qui donne quelque chose de très agréable. La deuxième histoire est plus sérieuse, plus sombre, et met Elyia dans une situation floue, dans laquelle elle manque d'informations, ne sait pas ce qu'Ender attend d'elle, et doit tâtonner. La troisième explore les problèmes de mémoire d'Elyia, le fait qu'elle ne se souvienne pas de ses missions si elle meurt avant d'être revenue au Phénix, et les conséquences si elle échoue dans sa mission et doit rempiler. Enfin, la dernière histoire explore les conséquences des actes d'Ender.

    Toutes ces histoires partagent des caractéristiques communes : il s'agit systématiquement d'intrigues politiques, quelque soit le niveau auquel cela se joue, et il faut donc s'y retrouver entre les personnages, les groupes d'intérêt et d'influence, les institutions de chaque planète... C'est dense, complexe, mais présenté suffisamment clairement pour qu'on ne soit pas perdu et que tout soit clair quand Elyia dévide les fils qu'elle est chargée de démêler. Comme dans toutes mes lectures d'Ayerdhal, j'ai trouvé dans ce livre une forte composante politique, des idées clairement affichées, mais comme toujours sans trompettes ni lourdeurs.

    En définitive, c'est un vrai plaisir que de pouvoir lire les quatre tomes du cycle à la suite, et c'est juste dommage qu'il n'y en ait pas plus !

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 7 Mai 2015 à 17:31

    Pourquoi n'ai-je pas encore lu d'Ayerdhal ? C'est une question que je me pose à nouveau en lisant ta chronique ^^ A moi de prendre les dispositions qui s'imposent pour y remédier, car honnêtement ton billet donne envie ! Merci smile

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    2
    Jeudi 7 Mai 2015 à 17:34

    J'ai aussi pris mon temps avant de m'y mettre, et je ne le regrette vraiment pas ! Franchement plonges-y rapidement, je suis certaine que tu ne le regretteras pas wink2

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