• Hadès Palace - Francis Berthelot

    Hadès Palace - Francis Berthelot

     

    Maxime Algeiba est un jeune artiste prometteur, à la fois mime et contorsionniste. La consécration arrive lorsqu'il est invité à se produire à l'Hadès Palace. Cette vaste demeure, fondée par le maître des lieux, Bran Hadès, héberge la crème des artistes internationaux, et les grands de ce monde se pressent pour venir les applaudir. Maxime n'hésite pas une seule seconde. Mais une fois logé dans l'antique demeure, il commence à se poser des questions : à quoi peuvent bien servir les vigiles armés qui errent dans les couloirs ? d'où vient cette voix qui lui donne des ordres ? quels sombres secrets cèle cette prison dorée ?

    Je ne sais plus trop comment j'ai découvert ce livre, mais de suite la couverture et l'ambiance sombre et malsaine qu'elle promettait, en accord avec la quatrième de couverture, m'a donné envie.

    Maxime est un enfant du cirque, mais il s'en est échappé pour vivre du mime et de la contorsion dans les cafés-théâtres et autres salles de spectacle du genre, cachant ses blessures derrière son côté bateleur. C'est cet artiste qui ne veut pas prendre son art au sérieux qui est engagé à l'Hadès Palace, et là il s'oppose immédiatement au patron. En effet, celui-ci veut que l'art soit un engagement total, un abandon de soi, une révélation de ses failles au public ; en un beau, ce doit être beau, vrai, extrême. Les artistes sont notés par un public qui partage les mêmes vus que Bran Hadès, et s'ils ne sont pas à la hauteur, s'ils ne s'impliquent pas assez dans leur art, ils sont envoyés en rééducation au deuxième cercle. Quand ils en reviennent (s'ils en reviennent), ils sont incontestablement meilleurs, mais aucun d'eux ne veut parler de ce qui lui est arrivé.

    C'est dans cette atmosphère lourde que Maxime voit son rapport à l'art remis en cause, mais aussi ses propres certitudes, et ce d'autant plus que le fantastique vient s'infiltrer dans sa vie. S'il renâcle un peu au début, il se rend vite à l'évidence et l'accepte totalement. J'ai beaucoup aimé cette réaction, qui n'en fait pas trop et permet à l'intrigue de se développer totalement, sans qu'on se heurte à un héros tête de pioche. En plus, cette partie fantastique est bien expliquée, glauque comme il faut, et s'articule parfaitement avec le reste du récit. Notamment avec la vision de l'art de Bran Hadès.

    C'est un autre point que j'ai aimé dans ce livre, même si je n'en suis pas forcément familière : la réflexion sur la nature de l'art. Elle occupe une place centrale puisqu'elle est la raison d'être de l'Hadès Palace, explique la présence de Maxime, motive les actes qui sont perpétrés dans l'hôtel.... Et là, il s'agit d'un art extrême, total, pour lequel l'artiste doit tout donner, son âme, son corps, sa vie. Il ne doit plus vivre qu'à travers son art. Et cette logique est poussée à bout ici, mais donne naissance à d'autres choses en plus de l'art, et c'est là un autre des vertiges de l'Hadès Palace.

    À la fin du roman, l'auteur donne ne plus le contexte de son livre : il fait partie d'une série chronologique qui montre l'intrusion progressive du fantastique dans la réalité, et certains personnages se retrouvent, de façon plus ou moins évidente, à travers les différentes histoires.

    En définitive, c'est un roman que j'ai bien aimé, même s'il ne changera pas ma vision de l'art. Par contre, je verrai peut-être à lire les autres livres de la série.

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