• Dimension latino - Sylvie Miller

    Dimension latino - Sylvie Miller

     

    Dimension latino présente, en quatorze nouvelles, un petit échantillon de la SF latino-américaine. Cette sélection de textes variés, écrits par des auteurs qui n'ont rien à enlever aux Anglo-Saxons ou aux Européens, aborde le cyberpunk dans Reflets ou Exerion, les mondes post-apocalyptiques dans Décombres ou Comme des poissons dans la nasse, les voyages dans le temps dans Gu ta gutarrak ou Le secret, le contact avec les extraterrestres dans Le clown de porcelaineNotre Jerry Garcia ou Kaishaku, la découverte scientifique dans Apolvénusia ou Les interférences, et enfin la guerre interplanétaire de L'impératrice. Transportez-vous au bout de la Terre en découvrant la SF hispanique du Nouveau Monde.

    Étant donné que je recherche de la SF (et plus largement de la SFFF) autre qu'anglo-saxonne ou française, j'ai été ravie en tombant sur ce livre en médiathèque.

    Pour en parler, je vais suivre la présentation du livre, par pays et par auteur.

    • Argentine

    Carlos Gardini

    Timbouctou : Dans les bas fonds de Buenos Aires, un drogué doit obéir à un flic qui le tient en laisse pour continuer de prendre ses doses et éviter l'hôpital. J'ai beaucoup aimé cette nouvelle, que j'ai trouvée à mi-chemin entre Shadowrun et Berazachussetts. L'insensibilité d'un monde violent qui se désintéresse de ses pauvres et de ses paumés, la puissance des drogues technologiques qui crée des légumes dans l'indifférence générale... C'est très proche de nous, malgré l'aspect SF, et ça ressemble fortement à du cyberpunk. Du très bon.

    Magdalena Mouján Otaño

    Gu ta gutarrak : Un voyage dans le temps au Pays Basque. J'y ai trouvé pas mal d'humour et d'autodérision, mais malgré ça je n'ai pas vraiment accroché à l'histoire.

    • Chili

    Pablo Castro

    Reflets : Une histoire très dure, mais peut-être difficile au premier abord car on alterne le présent et le passé. Que faire quand ceux qu'on aime ont droit à une deuxième vie après leur mort, mais que l'on n'a plus d'argent pour payer l'entreprise qui les a recréés et les entretient ? Un grand dilemme moral, alimenté par les souvenirs, les rancœurs, et l'affection plus ou moins grande qu'on porte aux uns et aux autres.

    Exerion : Celui qui joue dans le savoir avec des secrets militaires est très mal barré. Le personnage principale de cette nouvelle le sait parfaitement, et n'espère pas en réchapper. De toute façon, pour lui c'est déjà trop tard. Une nouvelle dans laquelle il ne se passe rien, qui n'est que jeu et souvenirs. Une atmosphère très sympa.

    Rodrigo Jurri

    Comme des poissons dans la nasse : Dans un monde post-apocalyptique, les pays du sud doivent faire face à l'afflux de réfugiés venus du nord. Sur un bateau de patrouille des côtes chiliennes, un immigré américain et deux chiliens s'assurent qu'aucun bateau n'aborde, et pour cela, tous les moyens sont bons.

    Luis Saavedra

    Le clown de porcelaine : Un drôle de témoignage, un cirque dans une petite ville paumée, un journaliste, et un gamin apparemment venu du soleil. Je n'y ai pas trouvé grand intérêt.

    • Colombie

    ​Antonio Mora Velez

    Exercices filmiques : Deux mecs, des militaires, ou quelques choses d'approchant, qui jouent avec un écran et créent leurs propres histoires, leurs films. Aucun intérêt à mes yeux.

    • Mexique

    ​Roberto Lopez Moreno

    Le secret : Et si les théories les plus folles à propos des Mayas étaient vraies ? J'ai beaucoup aimé ce mélange d'histoire, du passé du pays, des complots les plus dingues, et de sciences fictions. C'est parfois un peu difficile à suivre, mais c'est tellement sympa qu'on suit sans problème.

    Gabriel Trujillo Muñoz

    Décombres : La surface de la Terre est détruite, inhabitable, et les hommes vivent dans les profondeurs. Pourtant, l'un d'eux est claustrophobe, a besoin d'air, de voir le ciel, et rêve de retrouver la vie d'avant, qu'il n'a pas connue. Une histoire mélancolique, mais pas que.

    Notre Jerry Garcia : Une histoire très ironique, avec un groupe de jeunes qui vient écouter un vieux radoteur dans le désert. Ce dernier leur raconte régulièrement sa vie, sa jeunesse, jusqu'à ce qu'il leur dise qu'il a vu l'arrivée des extraterrestres sur Terre.

    • Cuba

    ​Vladimir Hernandez

    L'impératrice : Du bon space opera à l'ancienne, avec une guerre spatiale qui fait penser à Starship troopers ou La stratégie Ender, mais vu du côté des contrebandiers, de ceux qui cherchent à en profiter. Une très bonne nouvelle.

    Yoss

    Les interférences : En s'appuyant sur la vie à Cuba et les rapports de ce pays avec les États-Unis, sans jamais les nommer, Yoss se moque férocement de la dictature, mais aussi des humains peureux face à l'avenir et à ce qu'il pourrait être. Mordant et ravageur, un vrai plaisir.

    ApolvénusiaTM : Voici la notice d'un médicament révolutionnaire, l'Apolvénusia, qui permet de modifier son apparence comme on le souhaite. Et comme pour toute notice, on nous présente les contre-indications et les effets secondaires...

    Kaishaku : Des extraterrestres immatériels en orbite autour de la Lune ont fait disparaître presque toute l'humanité, sur Terre mais aussi si ses colonies corporatives de Mars, Vénus, et des stations orbitales. Pourtant, ils cherchent constamment à communiquer. Que peuvent-ils alors donc bien vouloir ? Une nouvelle moins légère que les deux précédentes, mais tout aussi bonne.

    Au final, même si j'ai trouvé le recueil assez inégal, j'ai beaucoup aimé cette anthologie qui donne un bon aperçu de la SF latino, mais donne aussi des noms, des pistes pour continuer ces découvertes.

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