• Black Mambo - Sophie Dabat, Morgane Caussarieu, Vanessa Terral

    Black Mambo - Sophie Dabat, Morgane Caussarieu, Vanessa Terral

     

    Il existe des territoires où le progrès n’a pas encore éradiqué les vieilles croyances et leurs pratiques. L’Afrique, berceau de l’humanité, en fait partie.
    Chamans, Mambos, Sangomas… Autant de sorciers qui œuvrent dans l'ombre à protéger les fidèles, mais aussi à réveiller les anciens Dieux, démons et loas.
    Magie blanche ou magie noire, en dehors des frontières de ce continent, tel un serpent, discret et insinueux, elle se répand.
    Ainsi, le jeune punk Mika sera initié malgré lui aux secrets du vaudou, en plein carnaval de la Nouvelle-Orléans, et devra composer avec l'esprit des morts, le terrible Baron Samedi et son armée de gamins buveurs de sang.
    À Marseille, des meurtres rituels obligent le capitaine Dilaniti à renouer avec ses racines, le Swaziland, un pays sous dictature militaire où règnent encore les traditions liées au Muti, culte tribal qui vampirise la population.
    Au Maghreb, les djinns, esprits nés d'un feu sans fumée, peuvent posséder les vivants. La grossesse avait chassé celui qui résidait en Leila. Entourée de son fils et de son mari, la jeune femme devrait être heureuse. Pourtant, un regard brûlant pèse sur son âme.

    J'avais vu passer ce roman sur la page FB de Morgane Caussarieu et il m'avait de suite donné envie (j'ai tellement aimé Dans les veines), aussi, quand j'ai vu que la médiathèque de ma ville l'avait acheté, je ne me suis pas fait prier pour l'emprunter.

    L'ivresse du djinn, Vanessa Terral

    Au Maroc, une jeune femme, Leila, refuse catégoriquement de se marier, mais la pression sociale est la plus forte. Toutefois, elle a attiré l'attention d'un djinn, un esprit du désert qui aime posséder les femmes, et qui compte bien manipuler tout l'entourage de Leila pour parvenir à ses fins. Cette novella est une plongée dans les mythes nord-africain, mais aussi dans les marges de la société marocaine, celles des malades mentaux, des danseuses de cabaret, de ceux qui fuient leur famille... Il y a beaucoup de poésie dans cette histoire malgré sa violence, et la fin fait du bien.

    La danse éternelle des roseaux, Sophie Dabat

    Une novella qui oscille entre Marseille et le Swaziland, entre le passé du personnage principal et le présent. Le personnage principal, c'est Hlengiwe Dilaniti, policière à Marseille née au Swaziland, pays qu'elle a fuit adolescente. De part ses origines, elle est toute désignée pour un échange d'officier lorsque des meurtres plus ou moins identiques sont perpétrés dans son pays d'origine et sa ville d'adoption. Il est question dans ce récit de retour aux sources, de la notion d'origine, des rapports entre rationalité et magie. Le cadre très spécifique du Swaziland (monarchie absolue, pauvreté, SIDA galopant) est parfaitement utilisé et apporte une vraie coloration à cette histoire. C'est un texte très sombre, très violent, qui n'épargne pas grand chose au lecteur. Heureusement, le point de vue est extérieur, car autrement je pense que j'aurais au du mal à terminer ma lecture.

    Les enfants de Samedi, Morgane Caussarieu

    La novella la plus longue de ce livre, avec laquelle Morgane Caussarieu nous emmène dans un des territoire qu'elle apprécie le plus : La Nouvelle Orléans, son quartier français, son bayou et son vaudou. On suit un jeune punk français qu'une tante éloignée, descendante d'une grande famille de propriétaires terriens et possesseurs d'esclaves, a appelé auprès d'elle dans l'éventualité d'en faire son héritier. À la lourdeur du bayou et de la demeure mangée par l'humidité et la végétation s'ajoute le caractère plus qu'acariâtre de l'ancêtre. Mais ce n'est rien à côté de ce qui rôde dans les rues d'une ville toujours marquée par l'ouragan Katrina. Un texte très glauque, mais contrebalancé par un humour noir assez jouissif.

    Alors même que ces trois histoires ont des cadres, des protagonistes et des résolutions très différents les uns des autres, la magie les lie inextricablement. Après, j'aurais du mal à parler de l'Afrique en général, car on mélange des zones géographiques et des traditions très différentes : Maghreb, Afrique de l'ouest, Afrique australe. Par contre, les trois textes partagent des personnages féminins très forts, qui font face à des évènements surnaturels qui peuvent les dépasser mais ne baissent jamais les bras. Mention spéciale à Morgane Caussarieu, qui présente trois femmes d'exception. Et ce qui est encore mieux, c'est que ces femmes n'éclipsent pas les hommes, qui sont tout aussi bien développés et tout aussi uniques.

    Je ne sais pas si les trois écrivaines ont dans l'idée de rééditer cette collaboration, mais j'ai en tout cas pris énormément de plaisir à cette lecture.

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 7 Mai 2015 à 08:18

    J'adore la couverture ! chose qui pourrait me tenter sur ce livre... parce que je suis pas fan du fait qu'il y ait 3 histoires donc on verra...

    2
    Jeudi 7 Mai 2015 à 14:56

    Oui, Baron Samedi a vraiment de la gueule !

    3
    Jeudi 7 Mai 2015 à 17:42

    Des collaboration qui s'avèrent réussies, c'est toujours bon à prendre ^^ Je note, ne serait-ce que pour découvrir l'univers de ces trois auteurs, merci :)

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    4
    Jeudi 7 Mai 2015 à 17:44

    De trois je ne connaissais auparavant que Morgane, et sa novella a confirmé mon intérêt pour sa plume. Par contre, si j'ai envie de lire Sophie Dabat, je pense que pour Vanessa Terral ça restera un one shot.

    5
    Vendredi 8 Mai 2015 à 09:37

    Je connais Sophie Dabat et j'apprécie son travail, je vais noter ce roman et je me laisserais surement tenter :)

    Merci

    6
    Vendredi 8 Mai 2015 à 16:36

    D'autant que sa novella est vraiment très bonne :)

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